I.

Dans la crise actuelle qui frappe la Fraternité FSSPX (dans la suite du texte la Fraternité), on entend parfois dire : faisons confiance au supérieur général de la FSSPX. Nous nous proposons de montrer ici que, sous des dehors de grande sagesse, cette attitude ne peut néanmoins aucunement se justifier.

 

II.

Il convient tout d’abord de rappeler que Mgr Lefebvre, fondateur de la Fraternité a précisé à plusieurs reprises : « ne pas être le chef des traditionnalistes »1. Si donc quelques laïcs pensent avoir actuellement comme supérieur Mgr Fellay, il importe qu’ils concrétisent rapidement le mode de vie d’état religieux qu’ils revendiquent ou, à défaut, qu’ils cessent de se comporter dérisoirement comme membre autoproclamé de cette pieuse union2.

 

III.

Mais il se trouve que le bien particulier de la Fraternité interfère tout particulièrement de nos jours avec le bien commun de l’Église. On est bien obligé de le constater, c’est un fait. Et quand nous disons Église nous contre-distinguons l’Église catholique de l’église conciliaire3. Il existe donc une nécessité pour tout catholique de ne pas se désintéresser des orientations actuelles de la Fraternité.

 

IV.

On sait aussi - du moins on devrait savoir - que, dans l’agir humain, la distinction en bien et en mal se prend par rapport à la finalité. C’est la finalité qui constitue une différence essentielle de l’action morale. On ne peut donc ramener simpliciter la moralité de l’agir humain à l’obéissance à un chef ou à ses préceptes. Sur ce point le catholique se doit de suivre préférentiellement saint Thomas d’Aquin et non pas Guillaume d’Occam ou Francisco Suarez4.

 

V.

Une autre distinction à faire, non moins importante : quand nous parlons de la Fraternité nous ne parlons pas a priori de son Autorité. C’est bien la Fraternité dans son ensemble qui est concernée par la note critique que nous soumettons à nos lecteurs. Il se trouve simplement que sa cause efficiente, son Autorité, ne peut s’exonérer des désordres potentiels que la Fraternité, par la poursuite éventuelle d’un bien propre diminué ou par la dégénérescence de sa finalité, provoqueraient chez les catholiques soucieux de s’ordonner au bien commun de l’Eglise.

 

VI.

Ce que l’on sait des orientations actuelles de la Fraternité.

Des débats théologiques traitant de déclarations officielles portant sur le donné révélé ont eu lieu entre les théologiens de la Fraternité et les experts de l’église conciliaire. Il y a tout lieu de croire qu’un désaccord profond persiste entre la doctrine des papes jusqu’à Pie XII inclusivement, doctrine tenue par la Fraternité, et la nouvelle doctrine issue du concile Vatican II. Malgré ce désaccord doctrinal, la Fraternité est toujours en recherche d’un accord “pratique” instituant le pontife romain Benoit XVI comme autorité suprême de la Fraternité.

 

VII.

La situation particulière du pontife romain Benoit XVI.

Benoit XVI ne peut être exonéré du désordre actuel dans l’Eglise catholique : il a fait ou omis assez de choses à ce jour en laissant en place les fauteurs de désordre. Il approuve et persiste à dire qu’il veut suivre le concile Vatican II, en particulier dans son expression Dignitatis Humanae personae5. Alors même que sa fonction l’obligerait normalement à la désapprouver. Le Christ est avec le Pontife romain (Matt. 28, 20) pour aller enseigner à toutes les nations qu’il est le Roi des nations6 et non pas pour enseigner la liberté (politique en matière) religieuse.

Exonérer a priori l’autorité romaine d’une responsabilité dans la crise religieuse reviendrait soit à ruiner de fond en comble le concept d’autorité, soit à admettre la perte du pontificat pour le Pontife régnant.

Nous entendons bien que pour admettre ces remarques élémentaires sur l’autorité il faut rafraichir quelque peu ses connaissances. Mais on n’a rien sans rien. Ceux qui se refusent à cet effort pourrait utilement se tenir à l’écart de ce débat et surtout ne pas se plaindre ensuite de l’évolution des choses. Ce rappel sur la fonction du Pontife romain est important car Benoit XVI est censé aux termes d’un accord possible avec la Fraternité devenir pleinement cause efficiente de la Fraternité.

 

VIII.

Pour ce qui concerne maintenant l’Autorité de la Fraternité, nous distinguerons, du moins dans un premier temps, ce qui peut concerner sa fonction sans préjuger pour autant de son état. L’Autorité est un état consistant dans le fondement d’une relation avec le bien commun. Sa fonction est un groupe d’opérations ordonnées à ce même bien commun.

Oui, tout pouvoir vient de Dieu (Rom. 13, 1). Mais saint Thomas d’Aquin constate l’existence d’une déchéance fréquente de l’autorité : “Quelquefois aussi la puissance ne vient pas de Dieu, mais des convoitises perverses de l’homme, qui s’empare du pouvoir par ambition, ou de quelque autre manière illicite (Amos, VI, 14) : N’est-ce pas par notre force que nous nous sommes rendus redoutables ?Quelquefois encore la puissance n’est pas de Dieu, par exemple si l’on abuse de cette puissance pour agir contre la justice, selon cette parole (Psaume, II, 2) : Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont ligués contre le Seigneur.7

Encore faut-il tenir qu’il existe forcément un rapport véritable entre l’autorité et la fonction chez une même personne. On ne peut isoler indéfiniment la fonction de l’état au point de maintenir l’intangibilité de l’autorité malgré la déviance habituelle de la fonction.

 

IX.

Ce qu’on peut désapprouver dès maintenant dans la Fraternité.

  • Pour ce qui relève de l'ordre naturel : Un désordre facilement constatable s'est implanté (à tort ou à raison, nous n'en discutons pas à ce stade de notre propos) depuis plusieurs mois dans la Fraternité, tant chez les clercs que chez les laïcs qui en dépendent, désordre dont on ne voit pour l'instant que la partie immergée. A vue humaine, désordre qui va aller croissant. Ce désordre paraît lié à un certain irénisme8, voire même à un surnaturalisme9, qui affecte la majorité des membres de la pieuse union ; et, par voie de conséquence, à une réaction vigoureuse d'une minorité. Le désordre engendre le désordre. Mais là encore on ne peut naïvement exonérer l'autorité de la Fraternité de cette situation de crise. Ce serait nier le concept même d'autorité. On peut d'ailleurs reprocher à cette autorité dans ses démarches actuelles un manque notable de prudence naturelle (y compris dans l'utilisation systématique du secret). On peut également lui reprocher une non-prise en compte des méthodes modernistes qui sévissent chez nos ennemis - le mot n'est pas trop fort, sauf irénisme déjà noté. Ces méthodes décrites dans l'encyclique Pascendi n'ont aucun caractère surnaturel10. Ce ne sont finalement que des procédés machiavéliens : il s'agit d'un fait historique que l'on peut constater facilement pour peu qu'on prenne soin de regarder l'évolution pratique de tous les accords passés antérieurement avec l'église conciliaire. A titre d'exemple, on peut citer : le monastère Saint-Joseph (dom Augustin-Marie), la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre FSSP (en particulier cf. la crise 1999-2000), l'Union sacerdotale Saint-Jean-Marie-Vianney à Campos, l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux11 et encore récemment l'IBP.
  • Pour ce qui relève de l'ordre surnaturel La Fraternité souhaite légitimement une situation canonique claire qui lui donnerait, du moins au plan du principe, une reconnaissance favorisant son apostolat. Le bien des âmes avant tout. Or, nous dit Louis Lachance op, "ce fut une erreur bien conforme à l'individualisme du XVIIIe siècle d'ordonner l'Eglise aux âmes. "En réalité" l'Eglise se subordonne ses sujets pour les orienter vers Dieu comme vers leur fin et la sienne propre"12, ce qui est notablement différent. Il semble bien qu'on retrouve actuellement cette erreur bien conforme à l'individualisme dans la Fraternité. Autrement dit, le bien propre de la Fraternité devrait être ordonné avant tout au bien commun de l'Eglise catholique. La recherche d'un statut canonique ne saurait être une priorité13. Malgré ce grave désaccord doctrinal entre les parties, un statut canonique a été recherché par la Fraternité à travers un accord "pratique" instituant le pontife romain comme cause efficiente de la Fraternité, alors même que Benoit XVI est contesté pour les motifs cités supra. Cette démarche ne peut s'expliquer que par une certaine pertinacité "déontologique"14 de la part de la cause efficiente de la Fraternité. Par voie de conséquence on peut dire de l'Autorité, Mgr Fellay, qu'elle ne poursuit plus le bien particulier de cette pieuse union, bien particulier qui devrait être ordonné au bien commun de l'Eglise catholique. Pour dire les choses simplement, Mgr Fellay est Autorité quand il fait son métier d'autorité, pas quand il négocie un strapontin dans l'église conciliaire.

 

X.

Comme nous l’avons rappelé supra, on ne peut isoler indéfiniment la fonction de l’état au point de maintenir l’intangibilité de l’autorité malgré la viciosité15 de la fonction. Or l’autorité se réalise concrètement par deux intentions dans la poursuite du bien commun, l’une efficace et l’autre habituelle. Autrement dit, le supérieur d’une Pieuse Union doit avoir tout d’abord l’intention efficace de s’ordonner au bien commun, intention qui doit le mouvoir efficacement en tant que cause efficiente.

Et comme la Pieuse Union est une réalité permanente, la fonction de l’autorité comporte, non pas un seul acte, mais un ensemble d’actes cohérents, convergeant vers le bien commun. L’origine de ces actes est une volonté stable de l’homme exerçant l’autorité, lequel doit donc avoir aussi l’intention habituelle (ie stable)16 de poursuivre le bien commun. Au vu de ce qui se passe actuellement, on en déduit que ces deux intentions font gravement défaut à l’autorité de la Fraternité. Son intention efficace devrait être réservée à la sauvegarde de la Messe17. Son intention habituelle devrait empêcher tout revirement pratique de la FSSPX qui conduirait à un accord avec la Rome moderniste. Ce que le fondateur de la Fraternité a toujours refusé.

On en conclut que Mgr Fellay a perdu toute légitimité.

 

XI.

Dans ce qui précède, on ne juge pas l’intention de Mgr Fellay qui par nature est interne mais on juge de ce qu’il manifeste extérieurement. Thomas Pègues op, commentant saint Thomas, explique en effet : “Il y a une grande différence entre juger les faits et juger les personnes, ce qui correspond à la distinction Finis operis (c’est-à-dire la finalité de l’œuvre) et Finis operantis (la finalité de l’opérant).”18

Dans les actions humaines il convient en effet de distinguer entre l’acte intérieur et l’acte extérieur19. L’acte intérieur qui permet d’affronter la mort lors d’une guerre est celui de l’intelligence qui mesure le péril et de la volonté qui domine la peur. L’acte extérieur consiste dans l’exécution de l’assaut face à l’ennemi.

L’acte intérieur lui-même comporte une intention objective et une intention subjective : l’intention objective même lorsqu’elle porte sur les actes de gouvernement est dans la plupart des cas discernable par l’observateur extérieur. En effet, ce que le chef fait, c’est en général, précisément, ce qu’il a l’intention de faire, ce qu’il veut faire20. Par contre l’intention subjective concerne les motivations profondes du chef ; celle-ci reste totalement ou partiellement inaccessible à l’observateur extérieur.

Dans ce jugement il importe de ne tenir compte que des “acta” et non des “verba”. Acta manent !

 

XII.

Nous laissons à la Fraternité le soin de tirer les conclusions pratiques qui s’imposent au vu des faits afin de prendre les décisions de droit positif ou coutumier qui paraîtraient nécessaires contre sa propre “ autorité “ défaillante en tant qu’elle n’ordonne plus le bien particulier de la Fraternité au bien commun de l’Eglise. Dans une telle éventualité la personne investie de l’autorité peut être évidemment suspendue de ses fonctions.

 

Christian Terroir
Pour Stageiritès

 


1 Sermon de Lille du 29/08/1976 ; Lettre à Paul VI du 11/09/1976 ; Conférence de Presse du 18/09/1976. Cf. également mgr Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre une vie, éd Clovis, pp 518 et 550.

2 Mutatis mutandis notre remarque s’applique aussi aux membres des communautés religieuse de notre famille de pensée, encore que sous des rapports différents.

3 C’est l’église conciliaire qui s’est définie la première comme étant l’Église conciliaire, dans la Lettre de Mgr Benelli à Mgr Lefebvre en date du 25 juin 1976 qui commence ainsi : « Le Saint-Père me charge aujourd’hui même de confirmer la mesure qui vous a été intimée en son nom, de mandato speciali etc. ». Cette lettre demande « la fidélité véritable à l’Église conciliaire ».

4 Ce que nous disons de la véritable moralité n’est pas une exclusivité catholique. Les païens de bonne volonté l’admettent.

5 « Le fait de l’opposition entre Dignitatis humanae et la doctrine antérieure de l’Eglise demeure donc bien établi. » (Marcel De Corte, La liberté religieuse à Vatican II : un changement substantiel).

6 Même si le Christ est métaphoriquement roi des cœurs, par ailleurs.

7 Thomas d’Aquin st, Commentaire de l’épître de saint Paul aux Romains, Romains 13, 1 à 7.

8 Cet irénisme se manifeste par une culture du refus de l’ennemi. A commencer par une grave méconnaissance des erreurs qu’il enseigne habituellement. C’est sous le gouvernement de mgr Fellay que s’est développé cette lacune dans la Fraternité : on a enseigné le vrai, mais insuffisamment. Pas au point de connaître le faux, pas au point de connaitre la nocivité du modernisme et de ses méthodes. Pour s’en convaincre il suffit de faire un test en demandant, de nos jours, à un fidèle du rang d’expliquer les dangers du nouvel ordo. Or “si on ne connait pas le faux, on ne connait pas le vrai” (attention : on ne peut déduire de cet adage traditionnel que si on connait le faux, on connait forcément le vrai).

9 Surnaturalisme : tendance à absorber systématiquement l’ordre naturel dans l’ordre surnaturel.

10 Même si, par ailleurs, les hérésies ont le Diable pour père, ce que nous ne nions pas.

11 La liberté (politique en matière) religieuse est devenue la doctrine officielle de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux.

12 Lachance Louis op, L’humanisme politique de saint Thomas d’Aquin – Individu et État, éd Le Lévrier 1965, p. 327.

13 « Le lien officiel à la Rome moderniste n’est rien à côté de la préservation de la Foi. » (Mgr Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre une vie, éd Clovis 2002, p. 589).

14 « déontologique » par opposition à « téléologique ».
La morale traditionnelle est la morale téléologique (du grec télos, la finalité). Dans cette conception de l’ordre moral, c’est la fin qui sert de principe.
La morale traditionnelle s’oppose à la morale déontologique (occamienne ou kantienne) (du grec dei, il faut). Dans cette dernière conception il faut obéir aux préceptes, indépendamment de la finalité de l’Autorité qui les édicte.

15 Viciosité ou vicioseté : caractère vicieux.

16 intention habituelle : cf. Thonnard FJ, Précis de philosophie, éd Desclée 1950 n°1068. Pègues Thomas, Initiation thomiste, éd Téqui 1925 p. 150 : “Pour qu’il demeure légitime, non seulement quant à son établissement ou à son institution, mais encore quant à son exercice, il faut donc que tout régime de la cité ait pour but constant de tous ses actes l’unique raison du bien commun.” Auguste Castelein sj écrit de son côté : « La tyrannie habituelle et grave, en violant le pacte fondamental, détruit le titre du pouvoir. » (Castelein, Institutiones Philosophiae moralis et socialis, 1899, p. 487).

17 « Le bien commun spirituel de toute l’Église réside substantiellement dans le sacrement de l’eucharistie lui-même. » (Thomas d’Aquin st, ST, III, q 65, a 3, ad 1).

18 Pègues Thomas, op cit, XI p. 241. Cf. aussi saint Thomas d’Aquin, Commentaires de st Mathieu VII, 1 : “Il nous a confié la charge de juger des choses extérieures, mais Il s’est réservé les choses intérieures.” Cf. également Léon XIII, Apostolicae Curae du 13 septembre 1896, Denz 3318 : « l’Eglise ne porte pas de jugement sur la pensée ou l’intention, puisqu’il s’agit de quelques chose qui est de soi intérieur ; mais dans la mesure où elle est exprimée, elle doit en juger. » ie on ne peut juger de l’intention qui, par nature, est interne ; mais on en doit juger en tant qu’elle se manifeste extérieurement. Autrement dit, distinguons juger de l’intention en tant que celle-ci ressort de la « finis cujus gratia », c’est-à-dire de la fin en vue de laquelle on agit. Et juger de l’intention en tant que celle-ci ressort de la finis cui, c’est-à-dire de la fin qui est le résultat et le terme de l’action.
Thomas d’Aquin, Commentaires de st Mathieu VII, 1 :
Leçon 1 – Mt 7, 1 16 [Commentaire de Pierre de Scala] n°961 [7, 1] 961. [Le Seigneur] a accompli la loi pour ce qui était des commandements et des promesses ; maintenant, il l’accomplit pour ce qui est des jugements. 962. Premièrement, il ordonne donc qu’il n’y ait pas de jugement téméraire, et il dit : NE JUGEZ PAS, etc., à savoir, selon l’amertume de votre cœur, Am 4, 13 ; Tu as changé le jugement en amertume. Ou bien : NE [JUGEZ] PAS, pour ce qui est des choses qui ne sont pas soumises à notre jugement. Le jugement appartient au Seigneur ; à nous, il a confié de juger des réalités extérieures, mais Il s’est réservé les réalités intérieures. NE JUGEZ donc PAS de celles-ci, 1 Co 4, 5 : Ne jugez pas avant le temps ; Jr 17, 9 : Le cœur de l’homme est mauvais, mais qui le connaîtra ? En effet, personne ne doit juger qu’un homme est mauvais, car les choses douteuses doivent être interprétées de la manière la plus favorable. De même, le jugement doit s’accorder à la personne de celui qui juge. Ainsi, si tu te trouves dans le même péché ou dans un plus grand, tu ne dois pas juger, Rm 2, 1 : Par le fait que tu en juges un autre, tu te condamnes toi-même. De même, [le jugement] n’est pas interdit aux prélats, mais aux sujets. [Les prélats] ne doivent donc juger que leurs sujets. Mais Chrysostome [écrit] : «NE JUGEZ PAS, etc., c’est-à-dire ne jugez pas vous-mêmes en vous vengeant. Si vous pardonnez, vous ne serez pas jugés pour cette raison ; bien plutôt, vous obtiendrez miséricorde en raison de cette miséricorde.»

19 Pinckaers S op, Le renouveau de la morale, éd Casterman 1964 p. 152.

20 A part les cas pathologiques personne ne passe son temps à faire strictement ce qu’il ne veut pas, même si certains prétendent le contraire. « Un vouloir décidé porte en lui, sauf empêchement extrinsèque, l’énergie de son accomplissement extérieur. Sous ce rapport, la force de réalisation est le signe de la force du vouloir. » (René Simon, Morale, éd Beauchesne 1967 p. 160).